Une répétition de “La Celestina”
Le mouvement jusqu’au vide est vite exécuté, l’esprit marche vulgairement pour donner un sens au mouvement.
Texte en main, main libre, je cherche, je répète inlassablement, je suis rassurée, l’instant qui suit, la frustration m’oppresse, celle-ci change de visage et laisse place à la tristesse, une peine débordante qui me noue. Les muscles se figent, le corps transpire, il parle.
Tant d’effort pour contrôler.
Je répète, je répète, je répète, je sonde jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, ni devant, ni derrière, ni en bas, ni en haut, ni dehors, ni dedans.
Je ne veux pas sauter, je ne veux pas laisser tomber, je ne sais plus quoi faire, je ne peux pas reculer, je ne peux pas m’arrêter, je ne peux pas.
Je laisse faire, je laisse couler, je laisse respirer, je glisse lentement, je flotte sans écho.
Tout se cherche et s’accorde avec une fragilité qui m’émeut.
Je répète.
Magali Bruneau